mercredi 2 février 2011

Penser comme une personne, parler comme une marque

Texte paru dans le Sans Papier du mois de février :

Comme plusieurs d’entre vous, un des premiers réseaux sociaux que j’ai utilisé a été mIRC. Sur mIRC, vous employiez un pseudonyme et les messages publiés disparaissaient aussitôt au fil de discussions. Pour les autres usagers, aucun moyen de vous identifier, aucun moyen de partager vos dires.

Résultat : une parfaite liberté de parole, avec les avantages et les inconvénients que cela implique.

Si mIRC existe encore aujourd’hui, il n’est certes pas utilisé pour ses fonctions de clavardage. Pour cette dernière fonctionnalité, il a été remplacé par les réseaux que tout le monde connaît.

Aujourd’hui, il est encore possible de vous bâtir un profil inventé de toute pièce sur Facebook ou Twitter, mais quelle en est l’utilité?

Vous êtes toujours libres de vos paroles, mais vous devez toutefois les assumer et les défendre au besoin, et ce, pas seulement devant vos amis ou votre famille, mais devant toute personne susceptible de vous lire.

Tout ce qui est dit sur un réseau public est public. Ce dernier énoncé est tout ce qu’il y a de plus simple, mais n’a certainement pas encore été compris de tous. Un des exemples récents est celui de Maxime Roberge, animateur de radio au Saguenay, congédié pour propos offensants.

Les propos de la femme de Stéphane Dion envers Michel Ignatieff, tenus à la fin de 2009 sur Facebook, avaient aussi retenu l’attention des médias et semé la controverse.

Madame Krieber, qui ne s’exprimait évidemment pas au nom du Parti Libéral, ni même au nom de son mari, n’a pas dit autre chose que ce qu’elle aurait probablement exprimée dans une réunion de famille ou un souper entre amis. Pourtant, ses paroles ont eu une portée et un impact considérables.

Gérer ses relations publiques

Si les médias sociaux offrent une grande liberté d’expression, des cas fréquents nous montrent que toute parole n’est pas nécessairement bonne à dire.

Il n’est pas nécessaire d’être une personnalité publique pour porter attention à sa « e-réputation ». Les employeurs consultent de plus en plus les pages Facebook de leurs candidats et plusieurs parents consultent la page personnelle de leur enfant, je n’en doute pas un instant.

On dit que les paroles s’envolent et que les écrits restent. C’est particulièrement vrai sur le web, où les écrits, et aussi les photos, restent très longtemps. Avis aux futurs politiciens.

Par conséquent, il incombe à toute personne ayant une réputation à conserver de modérer ses actions sur le web et de supposer que ses paroles, photos ou articles partagés pourront être vus un jour ou l’autre par un destinataire à qui votre message n’était pas destiné au départ.

Vous devenez donc le vice-président des relations publiques de votre compagnie, et devrez malheureusement gérer votre image, au risque de nuire à la réputation de la marque.

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